Rentrée 2011 : la Région aux côtés des jeunes franciliennes et franciliens
Mardi 31 août, Henriette Zoughebi, vice-présidente aux lycées et aux politiques éducatives, Jean-Paul Huchon et l’exécutif régional, ont présenté les orientations de la Région pour la rentrée scolaire.
Retrouvez ici l’intervention d’Henriette Zoughebi ainsi que le dossier de presse.
Pour les 476 000 lycéen-ne-s de cette région, pour leurs familles, pour leurs professeurs, la rentrée scolaire c’est d’abord une nouvelle aventure qui commence avec beaucoup d’espoir de réussite pour toutes et tous et beaucoup d’inquiétudes aussi.
J’ai rencontré au printemps dernier plus de 2000 jeunes franciliens et débattu avec eux. Ils ont exprimé à cette occasion beaucoup d’ambition, de désir de réussite. Ils ont aussi, très lucidement, pointé l’importance du diplôme dans un contexte ou la crainte du chômage pèse très fort.
J’ai été particulièrement frappée par le fait que, quelque soit leur lieu d’étude, toutes et tous ont dénoncé très fortement les inégalités entre élèves, entre lycées, entre voies de formation, en considérant qu’il s’agit la d’une question décisive par rapport à la réussite de toutes et tous.
Comment ne pas partager leur point de vue quand on examine la réalité francilienne. Notre région est la plus riche de France mais aussi la plus marquée par les inégalités sociales et territoriales avec un impact considérable sur la réussite scolaire.
À titre d’exemple je vous rappellerai juste quelques chiffres.
– 66 % des jeunes d’une génération obtiennent le baccalauréat aujourd’hui. À Paris, c’est plus de 85 %, Versailles 70% et Créteil 59%.
L’objectif de la région face à cette réalité c’est d’agir aux cotés des jeunes et de leurs familles pour qu’ils ou elles acquièrent une qualification avec un diplôme le plus élevé possible
Les familles vont être confrontées à une rentrée particulièrement coûteuse.
– 579 euros en seconde générale selon la confédération syndicale des familles que j’ai rencontrée la semaine dernière. En seconde professionnelle en formation industrielle, le coût atteint 725 euros. La région dans un tel contexte réaffirme son engagement auprès des familles et contribue concrètement à diminuer ce coût.
Vous trouverez dans le dossier de presse un rappel des aides régionales. Je citerai pour mémoire et sans être exhaustive
– la gratuité des manuels scolaires. La dotation de cette année va permettre en première, ou les programmes changent, de financer le renouvellement des collections de manuels.
– l’aide à l’équipement personnel pour les lycées professionnels : 122 euros par élève)
Il s’agit pour ces deux mesures d’une décision politique de mise en œuvre de la gratuité et du droit à l’éducation. Cela représente 20 millions d’euros dans le budget régional et autant en moins à la charge des familles.
Par ailleurs les aides sociales sont reconduites. Concernant l’aide à la restauration scolaire nous voulons aller plus loin en expérimentant la tarification au quotient familial à cette rentrée. Il s’agit la encore de s’attaquer aux inégalités comme obstacle à la réussite scolaire.
Par cette mesure nouvelle la progression du nombre de demi pensionnaires pourrait être très significative dans les prochaines années, Ainsi au lycée Jean Moulin Blanc Mesnil le lancement de l’expérimentation a d’ores et déjà abouti au doublement des inscriptions des élèves à la demi pension (200 en 2010 450 en 2011)
Agir pour la réussite des jeunes c’est aussi naturellement donner aux établissements, aux équipes éducatives les moyens de travailler dans de bonnes conditions.
Il s’agit de fournir par exemple aux lycées technologiques les équipements correspondant aux nouveaux programmes dans la voie industrielle, même si nous avons beaucoup d’interrogations sur cette réforme. Le coût est très important (travaux et équipements : 15 millions d’euros). Il s’agit aussi de poursuivre le déploiement des ENT. Il y a 230 lycées équipés aujourd’hui. En décembre, ils seront 370 lycées et en juin 2012 tous les lycées seront équipés.
Je présenterai au Conseil régional de septembre un rapport sur la dotation de fonctionnement des lycées avec un mode de calcul revu après concertation avec les communautés scolaires. Ce nouveau mode de calcul permet d’améliorer le fonctionnement au quotidien des EPLE (chauffage, fonctionnement général crédits pédagogiques), de renforcer significativement les crédits pédagogiques donnés aux lycées des quartiers populaires ; et d’introduire plus de solidarité entre établissements, compte tenu du nombre des lycées franciliens et de la diversité de leur situation
Réussir la rentrée c’est aussi pour nous s’assurer que les chantiers de travaux se déroulent sans retard avec bien évidemment la même attention d’un bout à l’autre de notre région. Vous trouverez un bilan des opérations en cours, livrées ou projetées dans le dossier de presse et les services de l’unité lycée sont mobilisés aux cotés des lycées pour régler les problèmes de dernière minute qui pourraient apparaître.
Sur ce volet des travaux et des constructions, ce mois de septembre sera également marqué par les premières rencontres-débats sur le programme d’investissement de la Région en ce qui concerne les lycées et les internats qui sera mis en œuvre jusqu’en 2020. L’objectif est d’élaborer un programme qui permette de contribuer à la lutte contre les inégalités et à la réussite scolaire dans le respect des engagements que nous avons pris dans le cadre du plan climat régional.
Parce que on ne peut pas prendre de bonne décision sans véritable concertation, nous avons décidé, et c’est une première, d’inviter largement les communautés scolaires (parents, personnels des lycées, lycéen-ne-s), les élus locaux et régionaux, les représentants des académies, les organisations syndicales, à débattre de cette question. 12 rencontres seront organisées jusqu’au 5 octobre, et c’est à partir de cette parole et des orientations votées en 2010 que nous présenterons un rapport d’étape en novembre.
Je proposerai également au Conseil régional de septembre des mesures nouvelles pour accompagner les jeunes et les aider à surmonter leurs difficultés qui peuvent être diverses.
Il y a par exemple la question des stages pour les lycéens préparant un bac professionnel. Certains sont clairement victimes de discrimination à l’adresse ou au nom, à la couleur de peau. La Région s’impliquera pour lever les barrières et favoriser l’accès aux stages en en constituant en lien avec l’éducation nationale, un réseau d’entreprises et de collectivités citoyennes pour les élèves qui ne disposent pas de réseau familial. Je ferai des propositions précises sur ce sujet au CR de septembre avec l’objectif de signer de premières conventions à l’occasion du salon de l’éducation en novembre prochain.
Il y a les difficultés de logement avec des formations parfois éloignées ou des conditions de vie incompatibles avec la poursuite d’étude, et cela renvoie à la nécessité de construire des internats. Nous poursuivrons et accéléreront notre politique de construction d’internats de proximité
Il y aussi, il faut le dire, les difficultés rencontrées par les lycéen-ne-s sans papier. Je pense en particulier aux 62 jeunes majeurs que les élus de la région ont parrainé et marrainé le 6 mai dernier dans un travail avec RESF.
Il faut un sacré courage à tous ces lycéen-ne-s pour poursuivre leurs études malgré tous ces obstacles. Et je suis particulièrement choquée par la stigmatisation de la part du gouvernement des élèves les plus en difficultés.
D’autant plus choquée qu’en supprimant plus de 900 postes d’enseignants pour cette rentrée dans les établissements franciliens du second degré alors que 6.500 élèves supplémentaires sont attendus, il dégrade les conditions d’étude des plus fragiles. L’enquête du SNPDEN le montre bien : ce sont les lycées professionnels qui sont les premiers touchés, les dispositifs d’aide individualisée qui disparaissent, les projets pédagogiques qui sont remis en cause.
Dans le même temps les officines de soutien scolaire prospèrent avec des méthodes très contestables sur le dos des familles y compris parmi les plus modestes prêtes à faire des sacrifices financiers considérables pour la réussite de leurs enfants.
Dans un tel contexte renvoyer la réussite ou l’échec de chaque élève à sa propre responsabilité ou à celle de sa famille m’indigne.
Je proposerai enfin toujours au Conseil régional de septembre de nouvelles mesures pour répondre aux aspirations et demandes des jeunes exprimées lors de la consultation.
D’une part des propositions de dispositifs de soutien régional aux projets des jeunes avec l’appui et la valorisation des CVL. Cela pourra concerner des projets d’aménagement de l’espace de vie lycéenne ou d’organisation de rencontres et de débats autour de sujets de société….
Les lycéen-ne-s passent beaucoup de temps au lycée. C’est, bien sur, d’abord un lieu d’étude mais pas seulement. Ce doit être aussi un lieu de vie, plus ouvert au monde et aux arts.
Nous présenterons, mon collègue chargé de la culture Julien Dray et moi-même, une nouvelle politique culturelle en direction des lycéennes et lycéens avec :
– le lancement d’un prix littéraire des lycéens,
– un dispositif d’accompagnement des lycéens pour la création de Ciné-clubs,
– des journées ou les lycées pourront présenter leurs réalisations dans le domaine du spectacle vivant
Des médiateurs culturels seront mis à disposition d’une trentaine de lycées, pour accompagner les équipes et les jeunes dans leurs projets.
Vous l’avez compris, le dialogue, la proximité avec les jeunes et les communautés scolaires constituent des éléments fondamentaux de notre méthode de travail.
Dès lundi, jour de la rentrée, nous serons tous au lycée. Les élus siégeant dans les conseils d’administration assisteront à la rentrée scolaire, encourageront les lycéen-ne-s pour cette nouvelle aventure scolaire, évalueront les difficultés rencontrées, réaffirmeront le soutien de la Région à la communauté éducative,
En ce qui concerne Jean-Paul Huchon et moi-même, nous nous rendrons au nouveau lycée de Chevilly-Larue, un établissement de 800 élèves construit en haute qualité environnementale puis au Lycée Jean Baptiste Say dont l’internat va s’ouvrir aux filles comme aux garçons (et ce sera le cas dans tous les lycées parisiens). Nous finirons par une visite au lycée Camille Claudel de Mantes la Jolie qui accueille des formations professionnelles.