Contribution régionale à La COP 21 / Sylvie ALTMAN
Conseil front de gauche régionales d’Ile-de-France du 24 septembre 2015
Contribution régionale à la COP 21 – Pierre RADANNE, membre du comité de pilotage national de la COP 21
Sylvie ALTMAN
Monsieur le Président, Cher-e-s collègues,
Ce rapport de Pierre Radanne le rappelle, la situation climatique est très alarmante, et notre Région est dans une situation particulièrement vulnérable face à cette question. Les prises de conscience et les engagements individuels sont importants, mais comme le souligne également M. Radanne, l’évolution des politiques publiques est fondamentale. Il faut d’urgence un engagement massif des pouvoirs publics pour changer les pratiques, les modes de consommation et de production chez les particuliers, les entreprises et les administrations, pour réduire significativement les émissions de Gaz à Effet de Serre.
Cela concerne les acteurs internationaux, nationaux, comme locaux. Au-delà des constats sur la catastrophe climatique en cours, tous doivent porter avec détermination des propositions précises, pour contribuer à un accord ambitieux à Paris en décembre prochain.
Pour l’instant, au niveau national, nous regrettons l’inadéquation entre l’ambition affichée dans la loi de transition énergétique et les moyens de sa mise en œuvre. Le financement public n’est pas à la hauteur des enjeux, le Gouvernement s’entête à poursuivre sa politique d’austérité, la politique de fret est délaissée, et la loi Macron multiplie les autocars sur les routes ! Contre cette vision étroite et à court terme, nous devons d’urgence nous engager dans un nouveau mode de développement !
Nos concitoyens ne tolèreront pas que la COP 21 soit un nouveau rendez-vous manqu. Nous serons pour notre part à leurs côtés, avec les associations, les syndicats, pour porter cette exigence.
Ce nouveau mode développement, il nous appartient bien sûr de le mettre en œuvre sur le territoire régional. Des bases ont été posées ces dernières années, notamment avec le SDRIF, et il faut aller plus loin, opérer une véritable rupture, avec une révolution sociale, écologique et citoyenne.
Il faut une intervention publique radicale pour développer la production d’énergies renouvelables, pour la rénovation énergétique du bâti, pour le développement des transports non polluants de voyageurs et de fret, pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement, pour un nouveau développement industriel, passant notamment par la relocalisation des productions et l’économie circulaire, et davantage axé sur le secteur des énergies renouvelables.
Il faut pour cela un grand plan d’investissement de plusieurs milliards d’euros : c’est possible, en sortant du cadre absurde imposé par la baisse des dotations aux collectivités, et par la gabegie du Crédit impôt recherche et du CICE. C’est possible avec des ressources fiscales efficientes, notamment une taxe ambitieuse sur les transactions financières.
C’est possible dans la Région la plus riche d’Europe, qui bénéficie d’un PIB de plus de 600 milliards d’euros par an, et de plus de 400 milliards de dépôts dans les banques.
C’est indispensable pour le climat, et cela contribuerait de plus à créer des milliers d’emplois, dont les franciliennes et les franciliens ont tant besoin. Je vous remercie.