Projet de SDRIF : explication de vote – François Labroille
Conseil régional des 24 et 25 octobre 2012
Projet de SDRIF : explication de vote
François Labroille
Nous arrivons à un moment très attendu, Il y a des votes qui sont importants et d’autres de catégorie supérieure. Le vote qu’on va avoir est hautement politique, parce qu’il s’agit d’un texte qui va faire référence.
Nous ne sommes pas au bout de ce processus puisqu’il ne s’agit que d’un projet qui appelle encore concertation et enquête publique. Mais nous avons franchi dans ces deux jours un cap important.
La séance a rempli ses fonctions, malgré des moments fastidieux et des procédures longues. Nous avons fait la preuve d’une maturité et d’un souci d’écoute, de prise en compte des demandes territoriales, de les intégrer dans la cohérence du SDRIF. Le travail a été patient et le débat général de qualité.
Je ne vais pas reprendre maintenant l’argumentation qui nous conduit à apprécier la démarche d’ensemble du SDRIF, puisqu’on y trouve l’esquisse d’un modèle de développement alternatif et des points d’appui robustes pour les suites.
Je veux insister à cette heure sur trois aspects.
Le premier, c’est l’attitude assez curieuse de la droite. J’ai eu l’impression d’un détournement du SDRIF, une découverte de vertus tardive, mais sous le seul angle selon lequel le SDRIF aurait été un copié collé du Grand Paris de Nicolas Sarkozy.
S’il s’agit de reconnaître la qualité du compromis de 2011 et le fait que le projet a changé de nature et vient enrichir le nouveau SDRIF, je me réjouis de cette reconnaissance.
Mais je pense qu’il y a une confusion grossière : le projet a profondément changé de nature et le SDRIF n’est pas le Grand Paris de Nicolas Sarkozy et de Christian Blanc.
On l’a vu tout au long de cette séance : quand il s’agit d’équilibre habitat/emploi, de conversion écologique, de transports collectifs, la différence et le clivage se font. Ce document continue la confrontation des projets et c’est un élément essentiel.
Le deuxième enseignement que je tire de nos débats est qu’une étape démocratique essentielle est encore devant nous.
Nous devions aller vite pour ne pas laisser le SDRIF de 1994 s’appliquer plus longtemps. Nous avons accepté ces délais ; mais maintenant, il faut donner une dimension publique beaucoup plus importante, une dimension beaucoup plus large à la concertation avec les élus, les territoires, les réseaux professionnels, les réseaux associatifs, les réseaux syndicaux. Quelques milliers de personnes à peine se sont appropriées les enjeux du SDRIF : il faut passer à quelques centaines de milliers. J’espère que le questionnaire en cours de diffusion va y aider, mais on sait aussi qu’il y a un grand saut qualitatif à faire.
Troisième et dernier aspect, c’est celui de la mise en œuvre effective et donc la mobilisation d’outils et de politiques d’accompagnement nécessaires à concrétiser les ambitions du SDRIF.
Je pense bien sûr au volet financements que nous avons longuement discuté et que nous portons fortement ; ça a été beaucoup dit sur le Grand Paris Express, mais aussi aux grandes infrastructures, au versement transport, au FARIF.
Au fond, le SDRIF est un très beau récit ; sa concrétisation suppose des choix politiques au niveau des politiques régionales mais au niveau des politiques nationales. Cela suppose de sortir de la logique de réduction de la capacité d’intervention publique, ce qui est plus qu’une tentation aujourd’hui au niveau gouvernemental.
Le SDRIF est un point d’appui robuste pour qui a de l’ambition pour une vision très solidaire de la métropole et de la région. C’est une étape qui se franchit : c’est un nouveau combat politique qu’on va pouvoir poursuivre.
Nous voterons donc avec beaucoup de confiance sur le projet qui nous est présenté mais aussi avec beaucoup de détermination sur la période qui s’ouvre.